Après avoir décrit les différentes étapes qui l’ont menée du séjour en WHV au job sponsorisé, Nelly, une jeune Française installée à Perth depuis sept ans détaille le long parcours administratif qui lui a permis d’obtenir la résidence permanente en Australie, à partir de son premier visa de travail temporaire.
Premier visa 457 obtenu sans difficultés
« En 2007, mon premier visa 457 fût accepté sans problème, en fournissant simplement les documents demandés.
Deux ans plus tard, mon patron et moi avons postulé pour la résidence permanente via le ENS (Employer Nomination Scheme). La procédure d’obtention de ce visa se déroule en 3 étapes :
- L’employeur doit d’abord être reconnu comme éligible au titre de sponsor
- Le poste pour lequel le ressortissant étranger est nominé doit également être reconnu éligible : il doit notamment figurer sur une liste de métiers en demande, liste qui est actualisée chaque année. Enfin, l’employé sponsorisé doit être reconnu comme éligible.
Résidence permanente : dossier rejeté à la deuxième étape
Pour ma part, bien qu’étant sponsorisée en tant que Project Administrator sous un 457 depuis 2007, le ministère de l’Immigration a rejeté notre dossier lors de la deuxième étape en avril 2010, prétextant que le poste nominé ne correspondait pas à celui d’un Project Administrator.
Cette décision fut prise uniquement à la vue de notre dossier, sans investigation, et sur la mauvaise compréhension d’une phrase dans les 58 pages du document appuyant notre demande.
Mon patron a immédiatement postulé pour une demande d’appel à cette décision auprès du Migration Review Tribunal. Et nous avons attendu de longs mois…
Retour à la case départ
Le dossier n’est passé en cours d’appel qu’en novembre 2012. Entre temps, le visa 457 grâce auquel je résidais légalement en Australie est arrivé à expiration. Il m’a donc fallu repostuler pour un 457 avec le même sponsor et pour le même poste – ce dernier fut accepté rapidement an avril 2011.
Deux remarques importantes :
- Chaque demande de visa entraîne des frais importants.
- Il m’a également fallu repasser l’IELTS a plusieurs reprises, car que le certificat n’est valable que pendant 2 ans.
Résidence permanente accordée sous le Regional Sponsored Migration Scheme
En septembre 2011, Perth a été classée comme appartenant en « zone rurale », une désignation administrative utilisée par le ministère de l’Immigration dans le cadre d’un programme ouvrant droit à un nouveau type visa d’immigrant : le RSMS (Regional Sponsored Migration Scheme).
C’est le même principe que le ENS, sauf que le sponsor et le job à pourvoir doivent se trouver en zone dite rurale. Nous avons donc postulé pour ce type de visa, tandis que pour l’ENS était toujours en attente. En novembre 2012, nous sommes enfin passés devant la cour d’appel du Migration Review Tribunal, et, à l’issue d’un interrogatoire de près de deux heures, nous avons finalement obtenu une réponse positive à notre appel.
Bien que cette décision concerne un autre type de visa que le plus récent pour lequel nous avions postulé, le ministère de l’Immigration a dû prendre en compte la décision du tribunal et nous a donc accordé la résidence permanente sous le RSMS, en janvier 2013.
Sept années d’attente
Depuis mon arrivée sur le sol australien, il s’est donc écoule sept années avant l’obtention de la résidence permanente. Sept longues années pendant lesquelles j’ai vécu avec un épée de Damoclès au-dessus de la tête : sous un 457, on dépend entièrement de son travail, et si on le perd, on a 28 jours pour trouver un autre employeur et postuler pour un 457, ou 28 jours pour quitter le pays de façon définitive.
En sept ans, j’ai construit ma place au sein de mon entreprise, j’ai établi des relations solides avec nos clients, j’ai aussi « importé » mon concubin français, et j’ai donné naissance à une petite française sur le sol australien… le tout sans couverture sociale française ou australienne, ni congés maternité.
Je vous laisse imaginer la pression dans laquelle nous avons vécu pendant toutes ces années ! »