Après un premier stage en Australie dans le cadre de sa maîtrise de français langue étranger (FLE), Elisabeth s’est installée en 2005 à Perth, où elle enseigne aujourd’hui dans un lycée privé de garçons. Dans cette interview, elle détaille les différentes étapes qui lui ont permis de valider ses diplômes français, et les démarches qu’elle a dû effectuer en vue d’obtenir le visa indispensable à son installation en Australie. Un retour d’éxpérience éclairant !
Pouvez-vous vous présenter et présenter brièvement le parcours qui vous a amenée à vous expatrier en Australie ?
Bonjour ! Je m’appelle Elisabeth. Je viens de la région parisienne et je vis à Perth depuis 8 ans. Je suis venue en Australie la première fois en 2004 pour y effectuer un stage de 2 mois dans le cadre de ma maîtrise FLE.
Suite à ce stage, je suis rentrée en France et j’ai essayé de trouver du travail dans mon domaine mais je me suis rendue compte que ça allait être un défi. Avant de quitter l’Australie, j’ai passé un entretien à l’Alliance Française et j’ai aussi fait beaucoup de volontariat dans différents établissements scolaires pour me faire connaître au cas où je prendrais la décision de revenir.
En France, j’ai cherché activement du travail et il n’y avait pratiquement pas d’annonces et les offres proposées étaient très mal rémunérées. J’ai donc décidé de trouver un travail alimentaire qui me permettrait de repartir dans les 4 mois en Australie. Je suis revenue avec un Visa Vacances-Travail (WHV). Les conditions de ce visa étaient différentes de maintenant; à savoir que l’on ne pouvait pas travailler plus de 3 mois avec le même employeur.
Les autorités australiennes ont depuis assouplie ces conditions… Mais malheureusement, nous faisions partis des premiers » Working Holiday » qui ont dû changer d’employeur 4 fois.
Quelles sont les grandes étapes qui vous ont permis d’obtenir votre visa de travail ? Quels conseils donneriez-vous aux Français qui souhaitent exercer le métier de prof de FLE en Australie ?
Il y a eu plusieurs étapes. La première année, j’ai vraiment réalisé à quel point il était difficile d’immigrer en tant que prof ici. J’ai dû faire appel à un agent d’immigration car je ne connaissais pas les différents visas possibles pour ma situation et les délais d’obtention.
Cet agent m’a très bien conseillée en étant très honnête par rapport aux obstacles que je devais franchir afin de pouvoir travailler en tant que professeur de français et obtenir la résidence permanente.
Premier obstacle : obtenir le « Graduate Diploma in Education »
Le premier obstacle était de passer le « Graduate Diploma in Education » DipEd (diplôme australien de second cycle qui permet d’enseigner dans le secondaire). Le niveau d’anglais demandé était très élevé et étant donné que je n’avais pas fait des études d’anglais à l’université mais plutôt des études de japonais, je savais qu’il allait me falloir du temps pour atteindre ce niveau.
Du visa temporaire à la résidence permanente
Mon deuxième obstacle était financier car les différentes formations que je devais entreprendre pour me permettre de rester en Australie, en attendant que mon niveau d’anglais écrit et oral atteigne celui d’un natif, coûteraient entre 5 à 20 000 dollars par an.
Tant que je pouvais payer une année de formation, je pouvais obtenir un visa étudiant. J’ai donc été sur un visa étudiant pendant 5 ans. Au bout des 8 ans, je suis toujours sur un visa temporaire mais j’ai finalement réussi à me faire sponsoriser pour la résidence permanente par le lycée dans lequel j’enseigne.
Abordons la question de l’équivalence de diplômes dans votre domaine d’expertise : quelles démarches, ou formations complémentaires faut-il effectuer pour voir son diplôme français reconnu ?
Etant donné que ma maîtrise FLE n’était pas reconnue pour enseigner dans le secondaire, j’ai travaillé pendant 7 ans à l’Alliance Française. C’était une expérience enrichissante mais qui ne permettait pas une quelconque évolution professionnelle et de stabilité financière car les contrats sont des CDD renouvelables.
Mon but ultime était d’obtenir une équivalence australienne (DipEd) car pour être embauchable en tant qu’ étranger dans le système secondaire, il faut soit le PGCE (diplôme d’éducation anglais) soit le « Graduate Diploma in Education » et bien sûr un visa de travail.
Traduire ses diplômes français, réussir l’IELTS
Pour suivre ce diplôme universitaire d’éducation, il a fallu tout d’abord faire appel à un traducteur accrédité par NAATI qui a traduit tous mes diplômes à partir du Baccalauréat. L’université a reconnu ma licence et m’ a demandé de passer un test d’anglais (l’IELTS) où je devais obtenir 7 sur 9 dans toutes les compétences (compréhension orale, compréhension écrite, expression écrite et conversation).