Il y a quelques mois Australie n’ Zélande interrogeait Blandine Mingret, artiste plasticienne voyageant alors en working holiday visa en Australie, sur son expérience de Wwoofing et de couchsurfing Down Under. A l’issue de sa riche expérience australienne, Blandine, aujourd’hui rentrée en France, a traduit en une série de peintures les moments, émotions, et impressions vécus sur la route . Elle nous emmène donc « On The Road » à travers une exposition désignant tout naturellement l’ensemble de ses peintures influencées par la rencontre avec l’Outback australien. Interview.
L’exposition « On The Road », à la MJC Maison pour Tous, Tassin-La-Demi-Lune (69), du 21 janvier au 4 février 2013. Retrouvez les peintures de Blandine Mingret sur sa page personnelle.
Pourquoi « On The Road » comme thème central de cette exposition ?
Sur la route…
Mes peintures invitent à me rejoindre sur la route le temps d’une exposition.
Ma route m’a menée ces dernières années d’Avignon à Lyon, en passant par Berlin, Bogota, Quito, Barcelone, Tunis, Jérusalem, par les déserts d’Australie, de Tunisie, d’Israël et de Jordanie.
Ma peinture très centrée sur l’univers citadin s’est nourrie à la fois de l’agitation urbaine des villes d’Amérique du sud et de la gravité des pierres de nos vieilles villes européennes.
Les buildings des villes nouvelles ont ouvert le ciel de mes peintures.
« Un jour, j’ai découvert le désert »
Et puis un jour, sur une route de plusieurs milliers de kilomètres entre deux villes du continent australien, j’ai découvert le désert. Les grands espaces et étendues désertiques ont commencé à envahir mon champ de vision et mon champ de peinture. Mes peintures sont devenues moins chaotiques et plus dépouillées.
Les voyages et la peinture sont les deux ingrédients importants de ma vie, l’un ne fonctionne pas sans l’autre. Les nouveaux espaces et lieux découverts, les rencontres, impressions et sensations que m’apportent ces voyages nourrissent ma peinture. Ma peinture est aussi l’aboutissement de mes voyages.
« Des moments de solitude, de sérénité ou de joie »
Et puis la route que je peins est aussi celle de ma vie. Une vie faite de colère, de révolte, de construction et déconstruction, de moments de solitude, de sérénité ou de joie. En observant l’évolution de mon travail, vous verrez que ces aspects de ma vie se transforment en chaos urbain, scènes de chantier et paysages désertiques.
Quels sont les temps forts de votre voyage en Australie qui vous ont le plus émue/marquée et que vous avez essayé de restituer en peinture ?
J’ai parfois l’envie de peindre, créer et produire, et d’autres fois le besoin de regarder, comprendre et ressentir. Dans la vie d’un peintre, il y a des moments pour se nourrir et des moments pour produire. Ce voyage d’un an en Australie a été pour mes peintures un long moment de gestation. De la côte Est à la côte Ouest, en passant par la Tasmanie, le désert du Nullarbor, le Centre Rouge et le Top End, j’ai ouvert les yeux sur l’univers australien, réalisé des photos et quelques croquis.
J’ai cheminé dans mon voyage sans trop penser à ce que ferait naître picturalement ce périple. Puis arrivée en France, il m’a fallu un mois pour traduire avec mes pinceaux ce qui qui m’avait touchée, ce que j’avais ressenti, ce que je voulais montrer de mon expérience personnelle en Australie.
Les choses qui m’ont le plus marquée et émue sont de traverser durant des heures et des jours un désert, de relier un point A à un point B en plusieurs semaines et ne croiser presque personne, me retrouver avec un ami ou deux à camper dans le désert, passer des nuits au milieu de rien. La sensation d’être minuscule au milieu de ce gigantesque spectacle de nature a été une expérience riche et marquante.
On peut croiser dans mes peintures d’autres détails de mon Australie: les déserts, les routes sans fin, la solitude, les bâtisses ou véhicules abandonnés dans le désert, la lumière très particulière de l’aube et du crépuscule, la terre rouge, la rencontre avec l’art aborigène.