Installés à Melbourne, Adèle et Pierre, deux jeunes Français en working holiday visa, cherchent actuellement du travail dans la capitale du Victoria. L’enjeu : décrocher un emploi dans le cadre du programme de visa « sponsor« , avant le terme de leur PVT. Et bénéficier ainsi de l’appui d’un employeur pour vivre et travailler en Australie. Ils répondent aux questions d’Australie n’ Zélande sur le déroulement de cette recherche, et donnent quelques conseils pratiques et utiles aux futurs job hunters pour faciliter leur recherche d’emploi à Melbourne.
Australie n’ Zélande – Comment avez-vous effectué votre recherche d’emploi à Melbourne, et avec quels résultats ?
Pierre – Sur ce sujet, nous ne sommes clairement pas logés à la même enseigne Adèle et moi ! En Australie, l’immigration se fait principalement sur un critère : est-ce que vos compétences sont utiles et recherchées en Australie ? Si oui, peu importe de quel pays vous venez, vous aurez une chance via un visa Sponsor ou Skilled.
« Vous proposer un sponsorship ne devrait pas poser problème »
Pour ma part, j’ai la chance d’avoir un travail recherché ici. J’ai donc répondu à quelques offres sur le site d’emploi http://www.seek.com.au, qui est le site de référence pour trouver un travail ici comme peut l’être Monster en France. J’ai eu pas mal de réponses par téléphone dès le lendemain. Mon visa a clairement fait tiquer certains, d’autres m’ont dit ouvertement : « vous proposer un visa sponsor ne devrait pas poser problème ».
Jobs en WHV à Melbourne : récupérer ses taxes et cotisation
Le saviez-vous ? A partir du moment où vous commencez à travailler à Melbourne (et partout ailleurs en Australie), vous pouvez récupérer une part des taxes retenues sur votre salaire et des cotisations retraite (superannuation) versées par votre employeur.
Nous vous recommandons de faire appel à un tiers de confiance pour ne pas vous tromper dans cette démarche, afin de récupérer l’intégralité de vos taxes dues. Australie n’Zelande recommande les services de TaxBack, qui assiste chaque année des milliers de voyageurs en WHV dans cette démarche.
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Adèle – Si Pierre obtient ce fameux sponsorship, je bénéficierais du même visa en tant que « de facto », c’est-à-dire partenaire. J’ai la chance de pouvoir compter sur lui car dans mon domaine, cela relève de l’impossible. Ma meilleure chance en attendant, j’en suis sûre, est de devenir bénévole dans des structures culturelles, des associations, des festivals, afin de rencontrer du monde, gagner de l’expérience et obtenir des références. Ensuite je pourrai plus facilement me présenter sur le marché du travail. J’imagine qu’avec un visa de travail de 4 ans dans les mains, certaines barrières commenceront à tomber.
« Une mission de 6 semaines : première expérience de travail en Australie »
Pierre : En tout cas, embaucher quelqu’un de manière plus permanente avec un visa sponsor prend du temps, et nous ne sommes arrivés que depuis quelques semaines.
Le temps que je passe les entretiens, que les démarches se mettent en place, je pense qu’il peut facilement s’écouler un mois et demi. J’ai donc postulé à une offre de mission temporaire de 6 semaines, le lendemain j’ai passé l’entretien, deux jours après j’étais pris !
Même si ce contrat ne me permettra pas d’avoir un visa, il me donnera une première expérience de travail en Australie (après un an de voyages et de trou sur le CV…), me rendra plus désirable vis-à-vis des employeurs, me permettra de déjà travailler au lieu d’attendre sur mon canapé un travail à temps plein, et surtout… Renflouera les caisses qui ont pris un sacré coup après un an de vadrouille ! J’espère qu’à la fin de ce contrat temporaire, on me proposera autre part un travail fixe avec un visa sponsor ! On verra bien.
« Avoir une attitude no worries pendant l’entretien d’embauche »
Australie n’ Zélande – Un mot sur votre premier entretien d’embauche, dans le cadre de la première mission que vous avez décrochée. Comment s’est-il déroulé et quelles sont les différences avec l’entretien d’embauche en France ?
Pierre : Ça s’est passé de manière assez détendue, « à l’australienne » je dirais. On a commencé par parler de la pluie ou du beau temps, le recruteur n’a, comme dans la vraie vie, pas hésité à m’appeler « mate » et à parler de manière assez décontractée, ce que je trouve plutôt sympa. Il faut arriver à être détendu, souriant et avoir cette attitude « no worries » qui caractérise si bien les australiens !
Pour moi, la principale différence avec les entretiens d’embauche que j’ai pu passer en France, est que clairement, les diplômes ici, ils n’en ont pour ainsi dire rien à faire. On en a à peine parlé au premier entretien, et pas du tout aux suivants. Avoir fait prépa, un BTS, un DUT, une école d’ingénieur ou la fac pour eux tout ça c’est du chinois, leur système scolaire est extrêmement différent.
Ici les deux seules choses qui les intéressent vraiment, c’est : « qu’est-ce que tu sais faire ? » et « qu’est-ce que tu as envie de faire ? ».
Australie n’ Zélande – Cette recherche vous a sans doute permis de « prendre la température » du marché de l’emploi à Melbourne, dans votre secteur d’activités en tous cas. Quels sont, d’après votre expérience, les profils les plus recherchés ? Et les clés pour obtenir un job ?
Pierre : Difficile de parler au nom des autres professions que les nôtres. Mon profil est recherché ici tout autant qu’en France, mais c’est loin d’être une généralité ! On entend dire que certains emplois manuels sont aussi très prisés ici, comme pâtissier (surtout s’il est français…). On pourra peut-être en dire plus en rencontrant des gens dans ces situations dans les prochains mois !
« Les références professionnelles, un point clé »
Une chose très importante ici qui existe peu en France, ce sont les références. En Australie, quasi systématiquement on demande le contact de vos anciens employeurs pour leur demander comment vous travaillez et si vous valez la peine d’être embauché.
Ici plus qu’ailleurs, il faut donc savoir quitter son travail de manière diplomate et soigner son réseau ! Pour vous aider, les recommandations d’anciens collègues, clients ou responsables sur des sites comme celui de Linkedin seront appréciés des recruteurs : ne vous en privez pas !
Je dis ça mais bizarrement pour l’instant on ne m’a pas demandé de références en entretien… Peut-être parce que je suis étranger et qu’ils peuvent moins facilement contacter mes anciens employeurs, je ne sais pas.
Une chose est sûre, en Australie, l’expérience et le savoir-faire sont primordiaux pour décrocher un job. Je me rends compte que si j’étais venu ici il y a deux ans, j’aurais eu beaucoup plus de problèmes à trouver quelque chose. La quasi-totalité des annonces que je vois actuellement demandent 5 ans d’expérience (ce que j’ai tout juste) et des certifications.
« Faire ses premières armes professionnelles en France »
Aujourd’hui je rentre entièrement dans ces critères, il y a encore deux ans non. Je recommanderais donc à tous ceux qui ont en tête une expatriation en Australie de faire ses premières armes professionnelles dans son pays d’origine (la France par exemple), se faire un CV et obtenir des compétences qui seront vraiment recherchées et que peu de candidats australiens ont. Il faut savoir se rendre unique et donner aux employeurs une raison de vous prendre vous et de vous payer un visa à vous, plutôt que d’embaucher un australien.
Adèle : Je pense que les personnes les plus qualifiées et ayant le plus d’expérience ont le plus de chance d’y arriver. On peut toujours venir ici à la sortie de ses études, faire des petits boulots (relativement faciles à trouver si on s’y prend bien), mais il sera très dur de rester après le Working Holiday Visa de cette façon. Mais, comme l’a justement dit Pierre, si vous voulez vivre en Australie, blindez-vous d’expériences d’abord. Car, à moins que votre secteur soit en manque cruel de main d’œuvre (la mine par exemple), il y a aura toujours de la concurrence et des gens avec un meilleur visa ou qui parlent mieux anglais que vous. Ceci dit, l’Australie est une société multiculturelle et l’économie du pays est au top, donc rien n’est impossible !
Pierre et Adèle édite Tour Du Blog, qui relate leurs aventures de voyage en Australie, et ailleurs.
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