Angélique Montané travaille dans une maison d’édition à Melbourne. Cette passionnée de littérature en général -et de littérature australienne en particulier- tient un blog où elle présente en détails ses trouvailles et livres favoris. L’occasion de lui demander d’établir sa liste personnelle d’ouvrages permettant de se familiariser avec la littérature des antipodes. Bonne lecture !
Australie n’ Zélande – Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes et présenter Le koala Iit ?
Angélique Montané – Le « koala lit » est né après le lancement de la collection Text Classics de Text Publishing. J’ai constaté que non seuleument la littérature autralienne est très méconnue en France, mais qu’il y a très peu de sources en français pour découvrir la littérature contemporaine.
Je suis passionnée par la litérature, je travaille pour une maison d’édition à Melbourne et j’ai toujours aimé écrire et faire partager mes passions.
Le blog est une façon sympa de donner envie aux autres, d’aller un plus loin que nos classiques et de découvrir un monde fascinant. Avant de déménager en Australie, je ne m’étais jamais vraiment intéressée à ce qui se passait ici. Aujourd’hui, je découvre en même temps que mes lecteurs la littérature des antipodes.
Australie n’ Zélande – Quels sont les trois livres dont vous recommanderiez la lecture à qui découvre la littérature australienne ?
Angélique Montané -Mon premier livre -pour avoir un aperçu des grands écrivains locaux, fût le livre de Jean-Francois Vernay : « Panorama du roman australien« .
Il donne les grandes lignes et permet de situer les auteurs par rapport à leur époque.
Jean-François Vernay est également l’auteur de « Un doux petit rêveur » (éditeur : les deux encres, 2012), à la fois fable philosophique destiné aux adultes, et conte moderne destiné à un jeune public. L’auteur originaire de Nouvelle-Calédonie est l’invité du festival des écrivains de la Gold Coast (26-28 octobre 2012)
Quelques jours après être arrivée à Melbourne, on m’a conseillé de lire « The Slap » (La gifle paru récemment aux Editions Belfond) de Christos Tsiolkas.
C’est le roman australien à succès par excellence. Il dépeint la classe moyenne australienne avec tous ses travers et ses zones d’ombres. C’est un roman très cru probablement un peu dur pour découvrir le pays.
« Ma brillante carrière » de Miles Franklin écrit au début du 20e siècle est un roman incontournable. Il retrace la jeunesse de Sybylla, elevée dans le bush. C’est extrêmement divertissant, et on découvre à travers le personnage de Sybylla le caractère bien trempé de Miles Franklin.
Australie n’ Zélande – Quels sont les trois auteurs qui, selon vous, dépeignent le plus finement la société australienne ?
Angélique Montané – Je ne pense pas avoir encore assez de recul sur mes lectures et sur la sociéte australienne en général pour répondre à cette question.
Un livre qui j’ai lu et que je trouve très “dans l’air du temps” est « The cook » de Wayne Macauley (indisponible en français). Il parle de l’obsession de la réussite et de l’omniprésence de la cuisine et des “celebrity chefs” dans notre quotidien.
Le style de l’auteur est très particulier (sans ponctuation) mais il aide à entrer dans le tête de Zac, le personnage principal, et à comprendre ses dérapages.
Australie n’ Zélande – Votre sélection personnelle de livres qui reflètent le mieux l’immensité australienne, ses dangers, mais aussi sa beauté, ou encore les tensions avec le peuple aborigène ?
Angélique Montané – Le roman de David Malouf « Je me souviens de Babylone » est très poétique, et exprime bien la peur de la perte d’identité face à l’immensité et inhumanité de l’Australie.
Malouf raconte cela très finement à travers une communaté d’immigrés écossais venus en Australie au milieu du 19e siècle pour y chercher fortune.
Les choses ne sont pas aussi faciles qu’ils l’imaginaient. L’intrusion dans la communauté d’un homme qui a grandi au sein d’une tribu aborigène est au coeur du roman et met en exergue ce thème de l’identité.
Un roman plus moderne que j’ai beaucoup aimé est le premier livre de Favel Parrett « Past the Shallow » (pas encore disponible en français). C’est l’histoire de trois jeunes frères qui habitent sur la côté sauvage de Tasmanie et dont le père est pêcheur en haute mer.
C’est un récit poignant qui rend bien compte de la nature encore indomptée de l’Australie.
Commentaire (1)